dimanche 14 juillet 2013

Traité de libre échange et conduite du changement

L'Europe s'engage dans la négociation d'un traité de libre échange. Quels sont les enjeux ? Voici ce qu'en dit un rapport de l'assemblée nationale :
Une étude d’impact a également été commanditée par la Commission européenne, étude selon laquelle un tel accord pourrait entraîner une hausse allant jusqu’à 28 % des exportations européennes vers les États-Unis (soit une hausse de 6 % de l’ensemble des exportations européennes). L’étude annonce aussi un gain potentiel allant jusqu’à 119 milliards d’euros par an pour l’Union européenne et 95 milliards pour les États-Unis, soit un supplément de revenu disponible de 545 euros pour chaque famille européenne et 655 euros pour chaque famille américaine. Ce gain ne serait pas obtenu aux dépens du reste du monde, qui connaîtrait aussi un surcroît de revenu suite aux effets d’un accord transatlantique. Ce gain ne serait pas non plus obtenu aux dépens des travailleurs européens et américains et, en particulier, la libéralisation du commerce transatlantique n’accroîtrait que marginalement la rotation de l’emploi (0,2 % à 0,5 % seulement des travailleurs européens pourraient être amenés à changer d’emploi en conséquence de ce processus). 
(Mais) quand bien même les gains économiques susmentionnés se réaliseraient, il convient de les relativiser car cela représenterait au mieux à terme, si l’on prend le cas de l’Union européenne, un surcroît global de PIB de l’ordre de 0,5 %, gain étalé sur de nombreuses années et donc quasi-imperceptible.
Surprise : les ambitions du traité sont extraordinairement modestes. Cela signifierait-il que nos gouvernements sont tellement désespérés qu'ils ne savent plus à quel saint se vouer ?

Mais, surtout, n'y a-t-il pas un risque de type euro ? C'est-à-dire n'apercevoir que trop tard les conséquences négatives de la décision ? Pour les éviter, il serait judicieux de contrôler le changement. C'est à dire de ne pas s'en remettre à des modèles théoriques pour estimer les gains possibles. Mais comprendre physiquement comment ils vont être obtenus. Et mettre en route un processus de vérification qui va permettre de s'assurer que l'on obtient ce que l'on veut. Et, si ce n'est pas le cas, que l'on revoie le dispositif d'échange.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Analyse très pertinente. Et pour reprendre une terminologie que j'ai vue hier sur un blog, le changement serait la mise en place du traité et la transition serait le temps nécessaire pour ce traité de donner les résultats escomptés. Et pour vérifier que ces résultats sont atteints il faut mettre en place des règles de gestion et suivre les résultats...Cela n'est même plus de l'ordre de l'accompagnement du changement mais surout des pratiques "normales" de gestion..assez rarement utilisées par nos instances politiques.