Grexit est le nom que les Anglo-saxons ont donné à la sortie de la Grèce de la zone euro. On pense de plus en plus que ses conséquences seraient négligeables pour le monde. La Grèce prendrait l'essentiel du choc. Au pire, ai-je entendu dire, cela jetterait les Grecs dans les bras de M.Poutine, et forcerait la France et l'Italie à appliquer des politiques de rigueur.
N'y a-t-il pas là l'erreur d'un raisonnement non systémique ? En effet, nous raisonnons avec les hypothèses de notre système, alors que plonger la Grèce dans la misère correspond à un changement de règles du jeu. Deux rappels :
- Les Grecs, comme les Portugais, sont entrés dans l'UE pour échapper à une dictature. Pas pour des raisons économiques. Le principe fondateur de l'UE, c'est la paix.
- Après guerre on parlait de la Grèce comme d'un "domino". Si la Grèce tombait entre les mains des Soviétiques, l'Europe allait suivre. Le Plan Marshall, d'aide économique à l'Europe, en a résulté.
Autrement dit, éjecter la Grèce pourrait être traiter le symptôme et pas le mal. Le mal, c'est l'abandon du principe de solidarité qui justifie le dispositif européen. Principe dont la raison est probablement la paix. (L'économie étant un moyen de l'assurer.) Une fois que la solidarité est officiellement enterrée, il est possible que le chaos gagne rapidement le reste du continent (Russie incluse).
Question : après le système paix, le système guerre ?
(PS. Il n'y a probablement pas la bonne Grèce et la mauvaise Europe, mais un sentiment commun d'égoïsme qui provoque l'hostilité entre les deux.)
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