Le miracle de Carlyle |
La polémique est lancinante depuis que l'Etat a acquis pour 376,4 millions d'euros (325 millions hors taxes) auprès du fonds d'investissement américain Carlyle ces bâtiments situés rue de la Convention à Paris, à deux pas du pont Mirabeau. Quatre ans auparavant, l'Etat avait vendu l'Imprimerie nationale à ce même Carlyle pour 85 millions d'euros, comme l'a révélé fin juin le Canard enchaîné. Différence : 291,4 millions d'euros.
J'en trouve un autre dans lequel son dirigeant se vante d'avoir réussi sa transition numérique. C'est probablement grâce à cette fameuse transition que je peux maintenant suivre les aventures de mon passeport. Un SMS m'a averti le 27 mai que l'Imprimerie nationale l'avait libéré. Elle le séquestrait depuis le 29 avril ! Il faut désormais presque trois mois pour obtenir un passeport. J'ai fait une demande de rendez-vous le 9 mars pour déposer les pièces nécessaires. J'ai obtenu le rendez-vous le 16 avril ! Et encore, il fallait savoir que l'on devait prendre rendez-vous par Internet. Le plus amusant est que l'on m'a demandé de refaire ma photo. Ça ne passera pas : on ne voit pas votre cou. Je refais donc la photo au photomaton du coin. J'ai le temps. Résultat : non seulement je suis hirsute et sombre sur la photo, mais le traitement qu'on lui a fait subir pour l'insérer dans le passeport me rend quasiment non identifiable. Et elle est coupée au niveau du cou.
Il est étonnant à quel point les services publics sont devenus inefficaces. Et encore en croyant se réformer pour le mieux. Ce n'est pas une question personnel, la relation client est excellente. C'est même du gâchis de voir des gens aussi bien pris dans un processus taylorien digne du 19ème siècle. Le mal vient des processus, donc du management. Serait-il temps que nos hauts fonctionnaires arrêtent d'incriminer la résistance au changement de l'administration, et qu'ils comprennent que son problème, c'est leur incapacité à jouer leur rôle de dirigeant ?
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