La science a changé. Dans ma jeunesse on la décrivait comme une course vers la Vérité. L'histoire était une succession de découvertes. Aujourd'hui, c'est le calme plat. Voire la régression. La lecture de la vie de Kurt Lewin m'a donné une idée au sujet de ce curieux changement.
En fait, Kurt Lewin n'était pas un psychologue, mais quelqu'un qui a voulu changer le monde. Il a laissé sa vie au combat, d'ailleurs. Voilà l'esprit qu'il me semble qu'ont longtemps eu les scientifiques. Par exemple les physiciens. La science était le sens de leur vie. Mais il y avait aussi l'impression, qui se vérifiait, que la découverte était à portée de main. Puis il y a eu, comme dans les sciences humaines, les ritualistes. Ils ont copié le comportement de leurs prédécesseurs. Mais ils ont perdu leur esprit. La science est devenue un métier de technocrates. Ils furent des sortes d'OS de la recherche. Maintenant, nous avons les parasites. Ils exploitent leur situation en faveur de leurs intérêts.
Quelle est la poule, quel est l’œuf ? Codéveloppement ?... La science est-elle épuisée ? En a -t-elle encore sous la pédale, mais l'individualisme et l'égoïsme ambiants l'ont tuée ? Son potentiel de nouvelles découvertes s'est-il, simplement, affaibli, ce qui fait qu'elle n'a plus l'énergie nécessaire pour combattre la force destructrice des intérêts individuels ? De moteurs, ils sont devenus destructeurs ?...
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