Myriam Carville et Hervé Kabla dirigent Be Angels, agence
de communication digitale. 7 ans, Vingt-six personnes, 40% de croissance en
2014. Le jour de l’interview, ils venaient de signer un contrat avec Arcelor Mittal.
Mais ça n’a pas toujours été aussi facile. Leur histoire :
Janvier 2008 :
les origines
A l’époque, Hervé est seul. Par le biais d’un
intermédiaire, il rencontre des dirigeants de Yoplait. En une heure, ils
décident de travailler ensemble. Le service, le prix, tout était bon. Il s’est
dit alors que la vie allait être facile.
2008 / 2009 :
la traversée du désert
Eh bien non. Pendant deux ans, ce fut le « marasme ». Que de petits projets,
qui ne correspondaient pas à « l’ADN »
de la société. « Les gens nous écoutaient
par curiosité ». Le doute s’installe. « Pourtant d’autres boîtes se développent. » Que fait-on de
mal ?
Au fond, l’entrepreneur est un navigateur. Il pensait que
la traversée serait facile, mais, quand il prend la mer, « il rencontre des creux de dix mètres.
L’équipage veut rentrer au port. » Alors, « il faut persister ». C’est ça la recette du succès.
C’est à ce moment que « Myriam entre en scène ».
Début 2010 :
ça démarre
Alors qu’Hervé « faisait
de la start up », Myriam attaque les grands comptes. MMA, Orange, puis
Allianz sont clients. Le chiffre d’affaires triple en un an !
2012 : « le choc humain »
C’était trop beau. Un déménagement se transforme en
tremblement de terre. En trois mois, 6 personnes sur onze partent. Il a révélé
que l’équipe « n’était pas stable ».
« La relation s’est cassée ».
Il y a eu « 6 mois vraiment durs ».
« On a dû reconstituer l’équipe. ».
Si bien « qu’on ne s’est pas occupé
du business ». Et que 2013 n’a servi qu’à retrouver le terrain perdu.
Mais l’entreprise a maintenant des bases saines.
Aujourd’hui : « le choc positif »
La situation a changé du tout au tout. L’équipe est
soudée, bien dans sa peau. « Ils
sont tous super contents d’être là ». Voilà un calme que l’on goûte
avec délice après la tempête précédente.
L’avenir ? « Une
croissance interne soutenue ». « On veut se développer. » « Croissance externe ? Etranger ? » Mais comment conserver
l’harmonie interne si chèrement acquise ? La réponse au prochain numéro.
Au fait, comment
est organisé Be Angels ?
Il y a plusieurs pôles : « le conseil, avant et post vente » ; le « content and community management »,
qui fournissent le contenu ; « les
illustrateurs » ; « les
web designers et les développeurs » ; « les chefs de projet » (« nous avons une gestion de projet pour chaque projet », cela a
beaucoup contribué à la transformation de l’entreprise) ; 4 commerciaux
« key account ».
Et les
dirigeants ?
L’entreprise a deux compétences : « la techno et l’émotion ». L’une
permet de suivre les évolutions technologiques, « les canaux », l’autre « d’accompagner la marque cliente dans ses évolutions ». Hervé, c’est la
« vision stratégique et
l’évangélisation ». Myriam, « la
clientèle et le management ». Ils sont « un vrai binôme ». « Chacun
est au service de l’autre ; chacun respecte la compétence de
l’autre ; mais on se challenge. »
Quels enseignements
tirer de cette expérience ?
D’une seule voix : « diriger à deux ». Voici ce qui a permis à l’entreprise d’en
arriver là où elle est aujourd’hui. « Monter
un projet tout seul, tenir dans la durée », « cela doit bouffer tout le reste autour de
soi ».
Mais aussi « ne
pas chipoter sur les coûts internes ». Au début on a la tentation de
l’économie de bouts de chandelles. Erreur. Pour que l’entreprise puisse donner
le plein de son potentiel, elle doit sous-traiter ce qui est accessoire à des
spécialistes.
« Soigner
l’équipe ». « S’inscrire
dans la durée. » « Ça se
ressent chez le client ; en interne il y a moins de frictions. »
Comment ? Par exemple, en associant l’équipe à toutes les décisions (« on fait beaucoup de brainstorming »).
« Ne pas
hésiter à se séparer des mauvais éléments. » « Il y a des signaux faibles qui montrent la
démotivation. » « Ne pas
l’avoir fait nous a coûté beaucoup de clients. »
« La spécialisation
sectorielle est un grand plus. » « Quand on a dix assureurs, il est facile d’avoir le onzième. »
« Parler au
client bénéfices, lui montrer la valeur ajoutée qu’on lui apporte ».
« Avoir du
culot. » « Sortir du
train-train », ne pas avoir peur « d’aller proposer du business » à des entreprises.
« Faire des
partenariats ». La taille d’une entreprise limite le type de missions
qu’elle peut saisir. Un partenariat permet, à tous les partenaires, de déplacer cette limite.
« Le business
est local. » S’installer au milieu de clients potentiels…
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