dimanche 31 mai 2015

Administration : c'est le haut qui doit changer ?

L'administration a besoin d'une révolution managériale. C'est la conclusion à laquelle j'aboutis, à répétition. L'administration a des personnels très compétents. Elle peut se payer ce dont aucune entreprise n'a les moyens. Ce qui pêche, c'est la tête. Voici comment je modélise la question. 
  • Le haut fonctionnaire pense devoir sa légitimité à ses diplômes. Ce sont les mêmes que ceux de ses ancêtres, Or, ils étaient compétents. Première erreur. Ce n'est pas le diplôme qui fait la compétence. Les ancêtres avaient un savoir que n'avait pas le reste de la population. C'était la raison de leur légitimité. La formation que fournit l'ENA, surtout lorsqu'elle est suivie d'un total immobilisme intellectuel, n'est certainement pas ce qu'il y a de mieux pour produire un être humain digne de ce nom. 
  • Il se voit comme un entrepreneur. Il considère qu'il est entouré d'incompétents, de résistants au changement et au progrès. Son action managériale se limite à faire appel au consultant. Celui-ci applique des techniques, de type lean, supposées faire gagner en productivité l'organisation. C'est un retour au taylorisme le plus ringard. Il transforme l'or en plomb. L'être humain en machine. Du coup, le service public se dégrade. Le haut fonctionnaire se lamente : il a été trahi. 
Et s'il imitait l'entrepreneur ? Lui a une obligation de résultat. Son entreprise est finie si son marché n'achète pas ses produits. Et il fait avec ce qu'il a. Il s'adapte à ses équipes, parce qu'il sait que le contraire n'est pas possible. Et ce sont ces contraintes qui le rendent créatif. Le haut fonctionnaire devrait méditer l'exemple de Sloan et du Pont de Nemours

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