Le guide du routard, à une époque où le routard était du
meilleur monde. Paul Morand, qui fut diplomate, écrit sur Londres, ville où il
a beaucoup séjourné. Et ce à deux moments de son histoire : début des
années 30 et trente ans après.
Cela parle donc des curiosités de Londres. Paul Morand adore
celui des années 30. Pourtant, il y fait nuit et brouillard dès les premières
heures du matin, et la Tamise est un cloaque. Mais Londres a su garder une
tradition quasi millénaire. Et l’Anglais est un délicieux amateur. (Il
embrasse le progrès quand ce sont les autres qui en subissent les conséquences ?) Quant aux pauvres on n’en parle pas. Sinon pour dire que l’indemnisation du
chômage en a fait des tirs-au-flanc. Pourtant, les cadavres des suicidés encombrent
la Tamise. Autre curiosité qui enchante notre diplomate. Quant au Londres des
années 60, il est plus lumineux, plus démocratique, mais il a perdu en grande
partie son âme. Le style de Paul Morand, lui aussi, s’est relâché.
(Morand, Paul, Londres, Folio, 2012.)
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