Talleyrand pensait que le monde était parcouru de grands courants de transformation, et qu'il était sot de s'y opposer. Lui même a remarquablement illustré sa théorie. Avec une exception : son cas ! Il a voulu créer une ancienne (!) et puissante "maison", sans se rendre compte qu'en détruisant l'Ancien Régime, et en trichant avec ses règles, il rendait son rêve impossible.
Peut-être y a-t-il là un phénomène général ? Les sociétés disparaissent parce que certaines classes de la population veulent en remplacer d'autres. Ce faisant, elles détruisent le système qu'elles rêvent de dominer. Quand l'arrivisme devient le critère de sélection principal de l'Académie, l'ENA, la présidence de la République, ou toute autre institution, c'est Armageddon.
Ce qu'il y a d'étrange c'est que le changement est d'autant plus implacable qu'il semble ridicule. Par exemple, je discutais il y a peu de réformes de la fonction publique. Bien faire n'est pas très compliqué. Pourtant on a l'impression que l'on s'ingénie à tout détraquer. Le mécanisme dont on me parle est simple : le gouvernement est schizophrène. D'un côté, il se veut généreux avec les ressources publiques, de l'autre il demande à l'administration des économies qu'aucune entreprise ne saurait réaliser. (Exemple ?) En outre il lui impose souvent des moyens de mener le changement coûteux, et qui ne marchent pas. Elle est contrainte de tricher. Par exemple, on me raconte qu'elle trouve le moyen de payer certains fournisseurs avec plus de six mois de retard, les mettant en danger, voire en faillite.
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