Un mystère : qu'entend-on par "culture", dans "exception culturelle" ? La "culture" française ne semble avoir rien de très particulier. (Voir, par exemple, ce qui est dit de la France, ici.) Certes, il y a eu un modèle de la France, rurale d'ailleurs, dont a beaucoup parlé la 3ème République. Mais cette France a disparu. Elle a été liquidée par la transformation industrielle d'après guerre. Au fond on ne parle plus de culture que pour défendre quelques intellectuels qui réalisent des films que personne ne voit.
J'ai repensé à cette question en lisant l'étude de Jean-Pierre Le Goff. La "culture" est la politique de la mairie de gauche. Une foule d'associations surgit spontanément. Mais tout capote. Il ne reste, comme manifestation culturelle, que le "vide grenier" ! Cela m'a fait comprendre les combats de N.Sarkozy. Ils étaient jusque-là totalement abstraits. La France que décrit JP. Le Goff donne l'impression de quelque chose de grotesque et de paresseux. Le loisir semble être sa seule valeur. "Travail" y devient un mot grossier. On reconnait l'esprit de 68. On croyait qu'il avait péri de ses ridicules. Or, il a survécu un demi siècle, et le pays est maintenant à son image !
Je me suis souvenu de ma jeunesse banlieusarde. Des missionnaires de la culture visitaient de temps à autre mon école. Ils nous considéraient, mes camarades et moi, comme des arriérés. Nous les trouvions minables. Qu'étaient-ils par rapport à ce que l'on voyait à la télévision ou au cinéma ? Et si la "culture" dans "exception culturelle" c'était cela ? Tout simplement l'affirmation qu'une élite est porteuse de quelque-chose de supérieur ? Et que le peuple est, par nature, ignorant ? "L'exception culturelle" : la protection des prérogatives de cette élite ? Fais ce que tu veux du pays, mais ne touche pas à mes privilèges ?
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