Parce que nous n'avons pas une conception correcte du changement, nous en sommes victimes.
La grand théorème du changement, c'est que nous faisons toujours la même chose, sans le savoir. En effet, nous possédons un équipement de réflexes, innés ou acquis, qui nous permet de réagir mécaniquement, sans réfléchir, à des gammes de situations extraordinairement vastes. Par exemple, lorsque j'étais à Montréal, on m'a dit que les Canadiens français déménageaient chaque année. Dans ces conditions le déménagement n'est plus un changement, c'est un rite. Il en est de même du mathématicien, qui se rit des équations, ou de Tom Cruise de Top gun, en ce qui concerne les avions soviétiques.
Là où les choses se compliquent, c'est lorsqu'il y a effectivement changement. Car, nos réflexes ne fonctionnent plus. C'est d'ailleurs une définition que je donne à changement : "faire ce que l'on ne sait pas faire". On nous trouve alors ridicules, empotés, malhabiles, sots... Par exemple, nous continuons à faire nos courses à l'heure du rush, alors que nous sommes retraités. Mais nous n'en sommes pas conscients. Ce qui peut conduire à la dépression : nos actions produisent des échecs.
Or, les changements sont traitres : ils ne ressemblent pas à des changements. Ils sont incroyablement minables. Une promotion qui vous demande de faire deux ou trois heures de trajet chaque jour, parce que "il faut rester près de l'école des enfants", le passage de célibataire à marié, ou inversement, un divorce, un nouveau cycle dans ses études, un déménagement, lorsque l'on n'est pas Canadien, une station de métro fermée pour cause de travaux, des grèves de la fonction publique, des pannes de la SNCF, l'alarme de votre voisin qui se dérègle, le temps qui se détraque...
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