Konrad Lorenz a étudié l'instinct animal. Il a reçu le prix Nobel de médecine. Ce qui est unique. Ses travaux sont surprenants.
La notion de parent, d'enfant, de conjoint, d'espèce, et même de sexe, n'a aucune signification. L'animal obéit à des "déclencheurs" (par exemple à une tâche sur un autre animal) qui font "comme si" il savait qu'il appartient à tel ou tel genre, à telle ou telle race, qu'il a tel ou tel parent. Mais il ne faut presque rien pour que tout se dérègle et devienne, à nos yeux, ridicule. L'art de Konrad Lorentz fut de dérégler les instincts pour comprendre leur fonctionnement. Il a fait élever des espèces par d'autres, ou a lui-même tenu tel ou tel rôle pour tel ou tel animal. Mais, l'absurde n'est que relatif. Même un instinct grossier permet des comportements d'une extrême complexité, qui nous donnent l'illusion de l'intelligence. Et même l'instinct déréglé ne conduit pas à des désastres. D'ailleurs, l'animal n'est pas une machine. Il n'est pas prédéterminé. Sa complexité le rend imprévisible.
Peut-être, la principale leçon de ses études porte sur les biais de la raison. Nous créons des catégories (le sexe, l'espèce, les parents, les enfants), qui n'ont pas le sens absolu que nous leur donnons. Or, elles servent de base à la morale. Ces notions sont au mieux des aides à la navigation. Mais il faut s'en débarrasser dès qu'elles veulent prendre la barre.
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