Il y a quelques années, l'alarme de la caisse de retraite qui jouxtait mon appartement s'est mise à se déclencher la nuit. Elle hurlait pendant une heure. Curieusement, le dirigeant de l'entreprise ne semblait pas se sentir concerné par les plaintes de ses voisins. Les responsables de la sécurité expliquaient, quant à eux, qu'ils avaient tout essayé. Ces gens ne donnaient pas l'impression d'être des êtres humains, dotés d'une raison. C'est ainsi que j'ai passé des heures à me promener dans Paris, au petit matin.
On a une idée fausse de ce qu'est le changement. Le vrai changement est inconcevable. Un peu comme si le ciel s'ouvrait. Même pas. On trouve tellement de ciels qui s'ouvrent dans les histoires, que cela ne serait pas plus surprenant que les attentats du 11 septembre, auxquels les films nous avaient préparés. Il arrive quelque chose qui est en dehors de notre domaine de compréhension. Pour changer, il faut d'une part modéliser ce qui se passe, comme je viens de le faire, puis inventer une solution. Cela passe par une étape de sidération, puis par un travail inconscient. C'est un processus douloureux qui échappe à la raison. Le terme de "deuil" ne s'y applique pas.
Bien réagir au changement est peut-être une question d'éducation. "Learned helplessness" dit Martin Seligman. Notre système d'éducation nous enseigne l'échec. Si bien que lorsque l'on a un pépin, on tend à se replier sur soi. Or, c'est exactement le contraire qu'il faut faire. Il faut réagir immédiatement. Car, comme dans les expériences de Martin Seligman, c'est en s'agitant frénétiquement que l'on finit par réussir un changement. Ne suivez pas mon exemple.
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