Je lis USA de Dos Passos. Je suis surpris de la violence de l'intellectuel. Au début du vingtième siècle, l'intellectuel pensait qu'il fallait détruire la société. Son projet s'arrêtait là : je casse. Pas besoin de me préoccuper de la suite, ça ne peut qu'être bien. Ce qui est étonnant, aussi, est à quel point cette société est permissive. La réaction est quasi inexistante. Quel contraste avec La fin de l'homme rouge, où l'on voit le régime stalinien organiser des mises à mort industrielles de fidèles à qui il n'a rien à reprocher ! Je me suis demandé si cela ne venait pas de notre croyance en la liberté individuelle. Nous avons, quasiment, la liberté d'être des terroristes. Que nous ne nous soyons pas disloqués est un miracle. Une démocratie, cela paraît faible et ridicule, mais c'est extraordinairement résilient ?
Pourquoi l'intellectuel est-il fou ? Ne serait-ce pas le vice d'une éducation qui pense que la raison est tout et qui coupe l'individu de la vie ? N'ayant aucune connaissance du monde, il ne peut envisager, en termes de changement, que la révolution et le chaos ?
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