dimanche 19 février 2012

La fin du collège unique et la faillite de la raison

J’entends dire que le collège unique va disparaître. Curieux, cela se passe sans débat. Question de bon sens ? diraient MM.Wauquiez et Guéant ?

Pourtant, le collège unique est au centre des fameuses valeurs dont parle tant M.Sarkozy.

La forme de libéralisme qui est à l’origine de la France moderne repose sur un principe central. L’homme doué de raison sera un homme moral. Il pourra être laissé libre, puisqu’il saura ce qu’il est bien de faire. Par conséquent, il n’y a rien de plus important que de former la raison humaine.

Mais ce noble projet a un gros défaut : s’il tente de faire de nous des gens de pensée, il nous coupe systématiquement de l’action. D’autant plus que, depuis qu’elle est obsédée de rentabilité à court terme, l’entreprise ne veut plus nous former.

Avant de réformer quoi que ce soit, il serait donc judicieux de se demander ce que l’on veut faire, et d’essayer de comprendre les causes de la situation actuelle. Malheureusement, nos gouvernants ne semblent avoir appris ni à penser, ni à agir. Décidément l’Éducation nationale est une faillite.

Compléments :

2 commentaires:

Dominique Delmas a dit…

Lorsque j'ai découvert le collège en 2010 pour mon fils aîné, j'avais été séduit par l'existence d'un projet pédagogique et par la volonté de permettre à l'élève de construire son propre projet de vie.
Il y aurait donc une volonté de dessiner la trajectoire mais à l'usage je ne vois que des professeurs perdus entre le décalage qui se creuse entre leur hiérarchie réformatrice, dont les principes semblent guider par les besoins d'économies et les parents victimes du modèle TF1 et de l'enfant roi.
Les enseignants sont dans l'impossibilité de remplir une quelconque mission.
Le système s'organise de lui même, les parents qui ont de l'argent et des moyens placent leurs enfants dans des structures privées qui ont la capacité à sélectionner tandis que le public prend le tout venant.
Bien sûr le tout venant est formateur à la vie en société puisque l'on peut y rencontrer toutes les origines tandis que le privé font se rencontrer les couches hautes de la société.
Le collège unique ne peut être qu'un échec car il part du principe que chaque élève est identique ce qui constitue déjà un e vraie difficulté pour l'enseignant.
Il ne peut y avoir d'enseignement adapté aux talents variés des élèves
Par ailleurs, les classes trop nombreuses constituent un paramètre défaillant, enfin l'absentéisme qui mesure le mal être des enseignants, ajoute à la qualité médiocre du suivi des élèves.
L'autorité du prof est aussi en berne, face aux parents "générations TF1" la punition est vécue comme une vraie prise de risque.
Les enfant sont souvent une grande compétence : c'est d'analyser la faiblesse des enseignants pour s'y engouffrer!

Christophe Faurie a dit…

Le problème semble compliqué. Raison de plus pour ne pas se lancer dans une réforme brouillonne, et irréfléchie.
Je me demande d'ailleurs si le point commun de toutes les réformes qui ont eu lieu à ce jour n'est pas d'avoir déglingué ce qui marchait jusque-là, sans réparer ce qui n'allait pas...

J'ai tendance à penser qu'il serait utile de rechercher les forces du système et d'essayer de s'appuyer dessus pour transformer l'école. (Déformation professionnelle.)

Et il y a des choses qui marchent.
- Notre université forme des gens pour infiniment moins cher que les universités US, et les dits gens ne sont pas volés sur le contenu (la science est "open source").
- Notre système de collège unique et les formations longues et quasi gratuites qui suivent permettent à beaucoup de monde d'apprendre à penser (cf. le nombre de commentaires sur sites des journaux, Allociné, etc.)

Si nous attaquons cela, nous attaquons les fondements de la démocratie. Je crois donc que nous avons l'essentiel.

Que manque-t-il?
- Probablement de la pédagogie. C'est son absence qui crée l'exclusion. L'enfant est éjecté par un enseignement d'autistes. Il ne faut pas plus de diplômes, mais une formation de l'enseignant par l'expérience et le compagnonnage... pour plus d'empathie.
- Un système de professionnalisation, qui, à mon avis, ne doit pas être du ressort de la formation initiale mais venir au fur et à mesure du besoin et de la découverte de ses talents.