En m’approchant de la pensée de Kant (Kant pour les nuls), j’ai compris que ce qu’il entend par progrès, probablement en accord avec les Lumières, c’est la prise du pouvoir par la raison. L’homme se dégage des coutumes, il pense par lui-même. La raison prenant le contrôle du monde va progressivement le transformer. Progrès.
Certes, mais nous sommes encore sacrément pilotés par des us et coutumes pas du tout digérés. Raison encore endormie ? Le réveil de la raison, c’est l’individu qui pense pour son propre compte. Et il voit d’abord son intérêt. Le plus efficace pour le servir ? Exploiter les règles que les autres suivent : ils travaillent pour vous. L’individualiste est donc une sorte de Tartuffe. C’est le champion de la règle, de la coutume, des usages, des valeurs de la famille. On peut l’imaginer patron d’une ONG, ou membre du service public. Il n’est plus religieux depuis que l’Église n’a plus d’influence.
En termes de changement, il ressemble au Français (Messieurs les Français, changez les premiers) : il est immobile, mais il veut que nous nous transformions. Il n’a jamais tort. Il nous met systématiquement en faute. Ne pas penser comme lui c’est être fou, dans la tradition soviétique. Suivre son raisonnement c’est devenir fou.
Complément :
- La réforme expliquée par le rejet d’une Église mise au service de l’intérêt particulier : TAWNEY, R. H., Religion and the Rise of Capitalism, Transaction Publishers, 1998.
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