Probablement une différence d’état d’esprit. L’Américain, s’il est entrepreneur, veut se « réaliser », faire quelque chose de grand. Il vise le KO. Il tire parti de tout financement pour atteindre son objectif. L’allemand a probablement une sorte d’idéal d’excellence : construire une belle entreprise pour sa communauté.
Quant au Français, il me semble que son ambition est limitée : selon la mode de l’Ancien régime, il recherche un bénéfice, une terre qu’il exploitera selon son « bon plaisir ». Il se satisfait magnifiquement de la médiocrité. D’une médiocrité dont il est le roi.
Voici ce qui me fait avoir cette idée. Dans Entretien avec Guy Schwartz : Edith Cresson ou l’autopsie d’un naufrage, un article sur les invraisemblables et piteuses aventures d’un premier ministre, on voit qu’un de ses conseillers (Claude Hirel, le P.-D.G. de CDF-Chimie) a l’ambition de devenir patron de Bull, à la place du patron de Bull. Et voilà la motivation de ceux dont dépend le sort de notre économie : se tailler une petite baronnie. Et comment ils y arrivent : par des minables manigances politiques. Pour ceux-là, les subventions sont gaspillées.
Compléments :
- Sur le « bon plaisir » du Français : Le bon plaisir de Michel Crozier, Métamorphose du dirigeant français ?
- De même, la défense française a toujours eu de petits avions, parce que Dassault s’est vu imposer des moteurs français, qui étaient peu puissants. CARLIER, Claude, Marcel Dassault, la légende d’un siècle, Perrin, 1992.
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