mercredi 10 décembre 2008

Bernard Kouchner et les droits de l’homme

Mon radio réveil déclare que Bernard Kouchner est mal à l’aise avec son secrétariat d’état aux droits de l’homme. À midi, j’entends un des rédacteurs de la déclaration des droits de l’homme dire que la France ne les respecte pas, notamment dans le domaine de l’immigration.

Qu’arriverait-il si des millions d’immigrés se présentaient à nos portes, et que nous les recevions ? La théorie économique répond : que de bonnes choses. À terme, ça augmente mécaniquement la richesse du pays.

Doit-on faire profiter les immigrants des systèmes de protection sociale, à la construction desquels ils n’ont pas participé ? Les immigrés sont rarement des dirigeants, plutôt des travailleurs peu qualifiés, qui parlent mal la langue du pays : s’ils doivent trouver un emploi ce sera probablement, au moins initialement, dans une entreprise existante, et à une place qu'aurait pu occuper un indigène peu favorisé. En outre, la loi de l’offre et de la demande ne va-t-elle pas amener à un abaissement des salaires les plus faibles ? Et, égoïstement, que dirions nous si le métro se trouve saturé, si nous n'arrivons plus à nous loger comme nous le pensions, si nos enfants ne peuvent plus faire les études que nous leur promettions… ?

Je me souviens de paysans basques (français) très ennuyés par l’immigration de touristes anglais : les terres étaient devenues hors de prix. Ces paysans, indirectement, se trouvaient expropriés, ils ne pouvaient plus vivre la vie qui avait semblé leur destin. On les privait de leur identité. N’était-on pas en train d’enfreindre leurs droits les plus fondamentaux ? Les Corses, eux, avaient su se faire respecter, m'a-t-on dit...

La notion de droits de l’homme est difficile à appliquer, parce qu’elle est une invention récente. Par définition, il y a encore quelques siècles, personne ne la respectait. Chez les Vikings, la peine ultime n’était pas la mort, mais l’expulsion du groupe : l’homme n’était qu’un membre du tout. Aujourd’hui encore, il semble que la notion de droits de l’homme soit une abstraction pour le Chinois. Sa culture y est imperméable. Il y a quelques jours RFI diffusait un reportage sur la crise du lait frelaté chinois. Un éleveur interviewé expliquait que mettre des additifs dans le lait était le seul moyen de répondre à une demande en croissance forte. Et le risque pour l’homme ? Sa famille ne consommait jamais de ce lait.

Problème de conduite du changement. Les droits de l’homme sont un idéal. Mais comment les mettre en œuvre ? On n’en sait rien.

Mission d’un secrétariat aux droits de l’homme ? Ma suggestion. Plutôt que de se contenter de dénoncer les manquements à ceux-ci, aider, là où il y a manquement, à les faire respecter, sans produire de déséquilibres regrettables. Le secrétariat d'état doit être un champion de conduite du changement !

BOYER, Régis, Les Vikings, Perrin 2004.
Aperçu chinois : Le discours de la Tortue

1 commentaire:

Herve a dit…

Kouchner s'est une fois encore ridiculisé, en balançant sa secretaire au droits de l'homme le jour anniversaire de la déclaration.

En plus, en l'occurence, pour la belle Rama Yade, ce qu'il faudrait, c'est un secretariat aux droits de la femme...