samedi 31 décembre 2011

Le changement loi fixe et naturelle

Pour ma première contribution j’ai envie d’évoquer quelques chinoiseries.

Cyrille Javary auteur d’un formidable livre nous explique que les Chinois ont depuis fort longtemps résolu l’équation de l’action.

Le Yi Jing, texte capital de la pensée chinoise et vieux de plus de 35 siècles, est le premier manuel d’aide à la décision. Il s’appuie sur 6 piliers :
  1. Le changement
  2. Le battement
  3. Le cheminement
  4. L’engagement
  5. Le discernement
  6. Le hasard
Le premier pilier, le changement est défini comme « la seule chose qui ne changera jamais est que tout change toujours, tout le temps. » Les chinois considèrent donc que le changement est au cœur de la vie et c’est la seule base stable sur laquelle puisse se fonder l’activité humaine.

L’idéogramme changement YI est formé de la juxtaposition de deux signes, celui de la pluie placé sous celui du soleil. Ce peuple sédentaire et cultivateur apprécie ce phénomène naturel et quotidien, de l’alternance du soleil et de l’eau dont les effets sont nécessaires et complémentaires. YI nous indique donc que chacun peut aisément faire le constat du changement quotidien et permanent en regardant le temps qui passe. Mais le plus surprenant c’est que YI signifie également loi fixe. En effet, puisque tout change tout le temps c’est de fait la seule loi stable sur laquelle bâtir une stratégie de l’action.

Enfin, YI signifie également simple facile, comme « après la pluie le beau temps »!

Et je me demande si ce n’est pas après quelques lectures chinoises tout en observant la nature, que Darwin a simplement déterminé que :
Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements. (Charles Darwin / 1809-1882)
Pour approfondir :
  • Le livre de Cyrille Javary –écrivain et conférencier spécialisée dans la civilisation Chinoise. « Le discours de la tortue » avec ce sous-titre « Découvrir la pensée chinoise au fil du Yi Jing ». 
  • Et une chronique du livre par ce blog. 

3 commentaires:

Christophe Faurie a dit…

Je me demande si ce que la définition du changement par le Chinois a de particulier n'est pas une sorte de continuité. Tout est en train de devenir autre chose. (Ce qui explique la "permanence" du changement). La vie est un changement continu, mais à flux quasi constant, à accélération nulle.
En outre, il me semble qu'au moins aux origines, il y avait l'idée que ce changement n'était pas un "progrès" mais un passage régulier par les mêmes étapes (comme les saisons).
Ce qui s'opposerait à notre vision du changement, qui est celle de la rupture, de la révolution.

Dominique Delmas a dit…

Oui la notion de cycle, ou de battement est semble t il importante.
Les chinois ont beaucoup de cycles, 1 an ( avec les saisons) 5 ans avec les éléments douze avec les 12 animaux zodiacaux et 60 en combinant le tout.
Par ailleurs, il y a la notion du Yin et du Yang qui est une forme de cycle avec passage d'une forme à une autre dans une forme de danse harmonieuse, ou chaque forme possède une petite parcelle de l'autre forme ( le point dans la moitié du cercle yin yang).
Car finalement la question est le changement oui mais pourquoi?

Christophe Faurie a dit…

Y a-t-il un pourquoi à ce changement ?
Le changement n'est-il pas une constatation? N'est-ce pas une loi comme celle de l'augmentation de l'entropie en thermodynamique?
Le pourquoi ne serait-il pas une invention occidentale?
Nous changeons pour atteindre un objectif.
Le Chinois (ancien?) s'inscrit dans le mouvement des choses?