Il y a eu les Existentialistes, les Structuralistes, les Nouveaux philosophes... J'ai l'impression, en écoutant Michel Onfray, que la pensée de chaque génération de philosophes a été motivée par la volonté de s'opposer à la précédente, de prendre sa place. C'était une question de carrière, voilà tout. J'ai vu la même chose dans l'entreprise : la motivation de beaucoup de décisions, par exemple acheter tel ou tel logiciel, n'a rien à voir avec l'intérêt collectif. Cela sert l'ascension d'un ambitieux, qui veut scier la branche sur laquelle son chef est assis.
Nos hommes politiques nous parlent de "changement". On s'est habitué à attendre le salut d'une réforme radicale. Mais avons nous raison ? Toutes les réformes ont raté. J'en suis arrivé à penser que les intentions d'après guerre étaient excellentes. En particulier leur humanisme. Ce qui n'a pas marché était la façon de les mettre en oeuvre (technocratique). Ou, peut-être, était elle adaptée à une phase de reconstruction, mais pas à notre ère de stabilité. Toutes les réformes qui ont été tentées, quant à elles, reflétaient une idéologie. Peut-être même un sentiment opposé à celui des pères du monde des trente glorieuses : la haine de son prochain. L'Allemagne me semble illustrer ce qui s'est passé. A l'origine de ses difficultés, il y a l'absorption de l'Allemagne de l'Est qui rate. Mais les causes du problème sont interprétées comme une perte de compétitivité. Cela autorise la remise en cause du modèle social du pays. Mouvement qui va s'étendre à l'Europe.
Notre responsabilité est peut être de ressusciter l'esprit d'après guerre et de se demander comment faire fonctionner correctement les institutions qu'il a essayé de construire.
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