Un des exercices favoris de certains types d'intellectuels est d'expliquer le monde par la racine des mots qui le décrivent. C'est curieux. En effet, je ne pense pas qu'il soit démontré que cette racine nous soit connue, et donc nous influence. Il me semble que, généralement, nous déduisons le sens du mot de son contexte.
Prenons le cas de normal, comme dans "président normal". Acception courante de "normal" : conforme aux habitudes. Mais, alors comment expliquer "école normale", ou la "normale" en mathématique (= perpendiculaire). Voici ce que dit le dictionnaire du CNRTL :
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1450-65 verbe normal «régulier» (Charles d'Orléans, Ballade, CXXIIIi ds Poés., éd. P. Champion, t.1, p.198); b) 1839 soirée normale «conforme aux habitudes, sans surprise» (Balzac, Béatrix, p.49); c)1834 état normal (Id., E. Grandet, p.633); 1823 anat. (F.-G. Boisseau, Pyrétologie physiol., p.17); 1878 ne pas être dans son état normal (Ac.); 2. 1753 math. ligne normale (Saverien, Dict. univ. de math., t.2, p.72); 1759 math. subst. fém. (De Lalande, Tables astron. de Halley, II, 31 ds DG); 3. a) 1790 écoles ... normales (Le Moniteur, t.3, p.126); 1885 la Normale (Vallès, J. Vingtras, Insurgé, p.82); b) 1803 «qui sert de modèle, de règle» (Boiste). Empr. au lat.normalis «fait à l'équerre», employé en b. lat. au sens de «correspondant à la prescription», d'où «conforme à la règle». Dans l'expr. école normale, l'adj. a le sens de «qui sert de modèle» d'apr. le sens du lat. norma (v. norme) «ligne de conduite, prescription».
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