Un ami se demandait pourquoi le classement de Shanghai, bêtise sans nom fruit de l'imagination d'un Chinois inconnu, exerçait une telle influence sur l'enseignement français.
Mon explication : il a servi des intérêts. Voici ce que j'ai observé. Quelqu'un comme Pierre Veltz s'est réjoui que l'on dise enfin à la France à quel point son enseignement était ringard. Ailleurs, le classement de Shanghai a été l'arme qu'ont utilisée de jeunes loups pour prendre le pouvoir dans l'université. Et il a permis à des directeurs d'école de se lancer dans des opérations de croissance externe dont le principal objet était d'amener la taille de leur établissement à la dimension de leur ego.
J'entendais Michel Onfray raconter une histoire similaire sur le structuralisme. Une fois que les promoteurs de cette théorie ont eu réussi dans la vie, ils sont devenus "réactionnaires". Malheureusement, diffusée dans l'enseignement, elle a fait beaucoup de dégâts.
Tout ceci dit probablement la chose suivante : nous avons vécu une période de dérèglement. Tous les coups étaient bons pour prendre le pouvoir. Aujourd'hui ceux qui l'occupent ont donc pour principale capacité d'être des ambitieux. Mais c'est tout. Faute d'idées ils ont dû en revenir au système qu'ils ont combattu. Ils sont "réactionnaires". Mais, faute de compétences, ils n'y ont rien compris. Ils tentent d'imiter ce qu'ils en ont vu. Ce sont des fondamentalistes. C'est peut-être comme cela qu'il faut interpréter le curieux changement de valeurs de notre gouvernement. Résultat : le pays est une sorte de terre brûlée à la Mad Max.
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