Un importun sonne à votre porte. Il vous propose des services dont vous ne voulez pas. Vous faites une triste mine, mais vous le traitez avec urbanité. Vous le remerciez même. Lois de la politesse obligent. Vous êtes gêné, et lui vexé, car il sent que vous le considérez en sous-homme. Il en profite pour vous faire entrer dans une discussion compliquée, dont vous ne pouvez pas vous tirer, sans être impoli. Cercle vicieux.
Qu'est-ce qui ne va pas ? Vous ne le traitez pas comme il le mérite, comme un être humain, avec respect. La politesse, c'est mécanique, cela ne fait pas fonctionner le libre arbitre. Considérer quelqu'un avec respect, demande de l'écouter et de lui expliquer pourquoi vous ne retenez pas sa proposition. Et que vous n'allez pas lui prendre plus de temps.
Il y a deux intérêts à rencontrer quelqu'un. Cela nous force à réfléchir à ce que nous devons lui dire, et à ses raisons. Cela nous permet de nous découvrir. Aussi, cela permet de le découvrir, et peut-être de réaliser quelque chose que l'on ne pouvait faire seul.
Curieusement, la société fait de nous des robots. Elle nous donne des règles de comportement. Elle nous rend paresseux du cerveau. Le psychologue Robert Cialdini en fait le principe de toute manipulation. On est toujours puni par là où on a pêché ?