La spéculation immobilière est un mal mondial. Elle éjecte les pauvres des bassins d'emploi, elle les appauvrit, voire en fait des chômeurs. Mais le pauvre n'en a pas conscience.
Le problème vient de ce que l'on a transformé l'aide à la pierre, en aide à la personne, entend-on dire. Dans le premier cas, la collectivité construit des habitations et les loue. Dans le second, on donne de l'argent à une personne pour qu'elle finance un achat. Dans le premier cas, les loyers sont bas ; le second produit une bulle spéculative qui a pour effet pervers un appauvrissement de celui qui est aidé. Le phénomène que l'on observe aujourd'hui. Seulement, personne ne veut de la première solution. Je désire avoir ma maison, à moi.
Le gouvernement semble vouloir supprimer l'aide à la personne. Seulement, ce n'est pas le seul facteur spéculatif. Et il y a peut être des gens qui ont besoin d'aide.
Bonne solution ? Un mélange des deux ? Des zones hors marché, où certains sont subventionnés pour construire leur habitat. C'est, plus ou moins, la solution qu'avait trouvée le capitalisme paternaliste. Ainsi, il avait un personnel fidèle, et pas cher. Et ce serait encore le cas : les entreprises ont tout à gagner à ces mesures. Comme quoi, l'interventionnisme peut-être bon pour l'économie ?
(Ce que j'affirme concernant la capitalisme paternaliste est partiellement faux : il faisait de l'aide à la pierre, il construisait les maisons de ses ouvriers et de ses cadres. Mais il leur laissait des jardins, et possédait des maraichers, par exemple, ce qui faisait que l'employé jouissait d'une forme de liberté de choix et de droit de propriété. C'est, du moins, la pratique de la famille Lafarge, qui habitait près de chez moi.)