AirBnB chasse le pauvre des villes, entend-on dire. Il se trouve que j'ai fait une mission dans le monde de la location d'appartements, il y a quelques années, et que j'en ai tiré une vision de la question un peu plus nuancée.
En lisant une revue de mon assureur, je vois que dans un cas sur deux, un propriétaire a des difficultés avec son locataire (assurez-vous !) : diantre. Effectivement, dans mon cercle étroit, j'entends des histoires horribles de dégradation d'appartements, et même d'escroquerie organisée, et même d'agent immobilier ne reversant plus les loyers qu'il perçoit (on gère mal son argent dans ce métier ?). Il y a des gens qui s'en sortent très bien, parmi ceux que je côtoie. Mais ils ont fait de la location un métier, quasiment.
En fait, il n'y a pas de bons propriétaires et de mauvais locataires. Les locataires souffrent aussi, sérieusement. J'en déduis qu'il y a une culture de la location, et qu'elle est sauvage. Je m'y ferais plumer.
Si l'on déduit les impôts et les coûts de remise en état des appartements des loyers, le rendement du capital investi est très faible. Eh oui, ce qui détermine le prix du loyer, ce n'est pas tant AirBnB que la spéculation immobilière, qui augmente le prix des biens. Dans ces conditions, mieux vaut ne pas louer ? C'est là où la location de courte durée (AirBnB n'est qu'une des solutions possibles) entre en jeu. Car, non seulement elle peut rapporter plus qu'une location normale, mais elle est associée à une remise en état permanente des locaux.
Apparemment, la mairie de Paris s'en est pris aux loueurs de courte durée (hors AirBnB). Je doute que ce soit la bonne façon de faire pour réduire le prix de la location à Paris.