jeudi 12 septembre 2019

Education, démocratie et populisme

Un des grands changements modernes aura été que, partout dans le monde, le programme de la gauche est passé de la promotion de l'éducation à celle du confort matériel. Faut-il chercher plus loin les causes de la montée du "populisme" ?

L'éducation pose un problème compliqué. Pour au moins deux raisons. D'abord c'est un invraisemblable mélange de genres. L'éducation prétend faire épanouir nos talents, nous former à un travail, nous apprendre à penser, nous insérer dans la société, nous préparer à notre rôle de citoyen... D'autre part, elle n'oriente pas, mais elle sélectionne. C'est à dire que, faisant l'hypothèse fausse du déterminisme, l'enseignant joue un rôle actif dans notre conditionnement.

En termes de politique, au sens grec du terme (rôle du citoyen dans la société dont il est membre associé), il ne peut pas y avoir de sélection. L'enseignant ne peut pas décider, implicitement, que certaines personnes n'ont pas les capacités d'être des citoyens.

Il faudrait donc réfléchir à ce qui est nécessaire à la formation du citoyen, et à lui réserver un cursus séparé. Probablement, ce cursus ne partagerait pas l'esprit de l'Education nationale. On n'y dispenserait pas des certitudes, mais des interrogations. Il stimulerait l'esprit critique, et auto critique, constructif, au sens de Kant. Il n'y aurait pas de maître et élèves, mais des égaux, plus ou moins expérimentés, ou un entraîneur, et des champions.