Le libéralisme actuel repose sur un
argument ultime. Sans marché pas de liberté. C’est une idée de nos philosophes
des Lumières (les physiocrates et Condorcet). Le raisonnement est le suivant, l’Etat est l’ennemi de la liberté. L’économie fournit
des lois « naturelles », qui permettent de s’en dispenser. « Laisser
faire ». (Voir ROSANVALLON, Pierre, Le
modèle politique français, Seuil, 2004.)
Aujourd'hui, le laisser-faire s’appelle monétarisme. Friedman, qui disait que ses hypothèses pouvaient être
fausses, ses théories étaient justes, nous a convaincus qu’il suffisait de
jouer sur la création de monnaie pour éviter le bain de sang révolutionnaire.
Voilà pourquoi les banques centrales sont les Maîtresses de l’Univers.
Parce qu’elle prétend libérer l’homme sans marché, la politique
est l’ennemie de cette forme de libéralisme. La politique, au sens grec, c’est le
citoyen qui décide du sort de la cité. Et qui produit des lois. Et ces lois, si
elles sont bien conçues, fonctionnent par autocontrôle. C’est ainsi que l’on
conduit à droite, de crainte d’un accident. En fait, grecques ou pas, il se trouve que, depuis toujours, les communautés
humaines ont géré leurs « biens communs » (ou « républiques »)
par autocontrôle (Voir, OSTROM,
Elinor, Governing the Commons : The
Evolution of Institutions for Collective Action, Cambridge University
Press, 1990.)
On en arrive donc au communisme. Pourquoi associons-nous à ce mot l'image terrifiante du totalitarisme ? La Faute de Marx, probablement. Il a été l'idiot utile du capitalisme. (Peut-être pas aussi idiot que cela : il a connu une célébrité de rock star.) En disant aux exploités qu'ils prendraient l'argent des riches il leur a permis de vivre d'utopies, de se bercer d'illusions et de ne rien faire d'intelligent pour réformer un système qui leur était défavorable. En dévastant l'Europe de l'Est, sa théorie a créé pour l'Ouest un ennemi effrayant. Ce qui a amené ses populations à protéger le statu quo.
5ème colonne ?
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