Citation de Camus entendue dans une émission de radio et retrouvée sur wikipedia :
La fin justifie les moyens ? Cela est possible. Mais qui justifie la fin ? À cette question, que la pensée historique laisse pendante, la révolte répond : les moyens.
Tout cela est mystérieux. Mais wikipedia explique :
Bien que Camus réfute les religions parce que « on n'y trouve aucune problématique réelle, toutes les réponses étant données en une fois », et qu'il n'accorde aucune importance à l'avenir : « il n'y a pas de lendemain », sa révolte n'en est pas pour autant amorale. « La solidarité des hommes se fonde sur le mouvement de révolte et celui-ci, à son tour, ne trouve de justification que dans cette complicité ». Tout n'est pas permis dans la révolte, la pensée de Camus est humaniste, les hommes se révoltent contre la mort, contre l'injustice et tentent de « se retrouver dans la seule valeur qui puisse les sauver du nihilisme, la longue complicité des hommes aux prises avec leur destin ».
Explication à la Hannah Arendt ? Ce qui fait le sens de la vie, c'est la solidarité des hommes qui se révoltent, collectivement, contre le fait que la vie n'a pas, et ne peut pas avoir, de sens. Elle est "absurde".
L'homme, parce qu'il a une "raison", veut un monde qui ait du "sens", c'est-à-dire qui obéisse à des lois explicites. Il arrive effectivement, périodiquement, à construire "une bulle de sens". Tout ou presque devient prévisible. Mais les événements évoluent (la bulle consomme ce qui lui permettait de fonctionner, les agents pathogènes, qu'on croyait éliminés, s'adaptent à nos traitements...), les parois se fendillent, l'absurde y pénètre sous la forme de guerres, d'épidémies... Et surtout de la folie suicidaire qui consiste à détruire le sens même de la vie, selon Camus : la solidarité entre hommes (autrement dit, le principe de la définition actuelle du libéralisme). Et tout est à recommencer.
Cette "bulle de sens", création collective, est une "oeuvre d'art". Elle n'est pas le fruit de la raison individuelle. Mais d'une sorte de coup de génie collectif. Et surtout, elle "marche", c'est-à-dire 1) que le monde redevient prévisible, la bulle et son environnement semblent en accord et 2) que chaque homme y est heureux, mais heureux pour des raisons "esthétiques", il trouve à l'édifice quelque chose de "beau", plutôt que fonctionnel.
(Mon idée de la "bulle de sens" est le monde des Trente glorieuses et son esthétique du progrès technologique. Quant au processus de changement qui se produit à la dislocation de la bulle, il pourrait être celui décrit dans un autre billet. La société, être collectif, apprend, sans faire appel à notre raison, des chocs qu'elle subit en aveugle. Si elle parvient à trouver une configuration dans laquelle elle ne prend plus de chocs, le changement cesse.)
L'homme, parce qu'il a une "raison", veut un monde qui ait du "sens", c'est-à-dire qui obéisse à des lois explicites. Il arrive effectivement, périodiquement, à construire "une bulle de sens". Tout ou presque devient prévisible. Mais les événements évoluent (la bulle consomme ce qui lui permettait de fonctionner, les agents pathogènes, qu'on croyait éliminés, s'adaptent à nos traitements...), les parois se fendillent, l'absurde y pénètre sous la forme de guerres, d'épidémies... Et surtout de la folie suicidaire qui consiste à détruire le sens même de la vie, selon Camus : la solidarité entre hommes (autrement dit, le principe de la définition actuelle du libéralisme). Et tout est à recommencer.
Cette "bulle de sens", création collective, est une "oeuvre d'art". Elle n'est pas le fruit de la raison individuelle. Mais d'une sorte de coup de génie collectif. Et surtout, elle "marche", c'est-à-dire 1) que le monde redevient prévisible, la bulle et son environnement semblent en accord et 2) que chaque homme y est heureux, mais heureux pour des raisons "esthétiques", il trouve à l'édifice quelque chose de "beau", plutôt que fonctionnel.
(Mon idée de la "bulle de sens" est le monde des Trente glorieuses et son esthétique du progrès technologique. Quant au processus de changement qui se produit à la dislocation de la bulle, il pourrait être celui décrit dans un autre billet. La société, être collectif, apprend, sans faire appel à notre raison, des chocs qu'elle subit en aveugle. Si elle parvient à trouver une configuration dans laquelle elle ne prend plus de chocs, le changement cesse.)
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