Harcèlement par un client, un billet de ce blog, a un succès inattendu. Mal de notre temps ? (Un autre de ses best sellers est : "injonction paradoxale" !)
A l'envers, cela pose la question : et si tout client, vous, moi, pouvait être accusé d'harcèlement ? Une amie n'arrivait pas à faire respecter les délais promis par des artisans, elle les a "harcelés" de coups de fils, jusqu'à avoir satisfaction. L'exigence du client ne mène-t-elle pas au harcèlement ?
A l'époque où je m'occupais d'études de marché, une "cliente" bloquait l'avancement de notre mission, par une forme de guerre d'attrition. En substance, elle pensait qu'un sondage devait utiliser des "mots justes", alors que notre expérience montrait que l'interprétation des mots par le marché ne peut se faire qu'indirectement. En outre, cette mission avait un très gros enjeu pour l'entreprise cliente, auquel nous semblions plus sensibles qu'elle.
L'équipe était dirigée par des professionnels éminents, et très expérimentés, mais notre, très jeune, "cliente" avait tous les pouvoirs, puisqu'elle était cliente ! La souffrance, dans nos rangs, était palpable. C'est la seule fois que j'ai eu une telle impression.
J'ai fait alors ce que je n'ai jamais fait une autre fois dans ma vie. J'ai appelé la dirigeante de ma cliente. J'ai appris que la dite "cliente" lui posait aussi des difficultés. La dirigeante a pris en main la mission. Elle s'est achevée dans les temps et a été un gros succès. Nous avions vu juste.
La morale de cette histoire est que le mot "harcèlement" est à manipuler avec précaution. Avant de l'utiliser, il faut chercher s'il n'y a pas des moyens de contourner la difficulté.
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