dimanche 6 décembre 2020

Walk the talk

Un dirigeant, dont les affaires vont très bien !, me disait qu'il rencontrait des gens qui lui racontent qu'ils ne sont pas heureux dans leur travail et lui expliquent ce qu'ils aimeraient faire. Il leur répond : venez chez moi, ce que vous voulez faire, c'est exactement ce que j'attends de vous ! Personne ne vient. De quoi ont-ils peur ? Alors ? Il espère que l'idée fera son chemin dans leur tête, et qu'ils se souviendront de lui dans quelques années. 

En l'écoutant, j'ai pensé qu'il racontait mon expérience. Le changement amène quelqu'un à faire ce qu'il dit qu'il a toujours fait ! Les Américains ont une expression pour cela : "talk the walk and walk the talk" : "dire ce que l'on fait et faire ce que l'on dit". "Walk the talk" paralyse le Français. C'est une caractéristique nationale, je crois. (Les psychologues appellent ce phénomène : "dissonance cognitive".)

J'ai demandé à un autre chef d'entreprise, qui a changé de "modèle économique" pour cause de coronavirus, comment il avait vécu cette expérience. Il m'a répondu que ç'avait été "violent" ! Le seul mot qu'il trouvait pour décrire ce qu'il avait traversé est : deuil ! Il lui a fallu des mois pour avoir le courage de regarder la situation en face. Je jouais le rôle de sa conscience : désagréable, mais, paradoxalement, stimulant ! Les idées ("géniales" !) qu'il a trouvées sont évidentes. Pourquoi ne les avait-il pas eues plus tôt ? Parce qu'il pensait avoir "hérité" une organisation. Or l'héritage est à la graine ce que le projet d'avenir est au blé !

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