samedi 19 janvier 2013

La Grèce et le changement

Lucien Jerphagnon décrit des penseurs grecs présocratiques rendus perplexes par la cohabitation d’un mouvement, confus, d’une évolution permanente, d’apparitions et de disparitions, avec une sorte de vérité immanente, et immobile, l’Etre.

Héraclite voyait le monde comme un mouvement perpétuel, « combat (polémos) sans trêve des contraires ». Pythagore croyait en un « Un primordial », dont tout découlait. Selon lui, « toute chose a son nombre, et qui possède la science des nombres détient le secret ultime des choses. » Quant à Parménide, il voulait « passer du monde quotidien, à la vraie réalité. » Pour prendre quelques exemples.

Tout ceci ne paraît pas avoir été totalement couronné de succès : « la plénitude et l’unité de l’Etre ne se peuvent définir qu’en affirmant qu’ « il est ». Quant à la multiplicité, autrement dit tout ce qui bouge, tout ce qui devient, elle n’est pas l’Etre. Tout cela constitue autant de non-êtres dont on parle sans savoir, à tort et à travers, car ils sont quand même là. »
(JERPHAGNON, Lucien, Histoire de la pensée, tome 1, Tallandier, 1989.)

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