La grande
transformation
Le modèle anglo-saxon ressemble à celui qu’avaient en tête
les Allemands d’avant guerre lorsqu’ils parlaient de
« civilisation » : des individus liés par des contrats. Un
modèle « a social », qui va main dans la main avec l'économie de marché.
Ce modèle est une utopie : il
disloque les structures sociales nécessaires à l'homme. (Même les élites anglo-saxonnes ne se l’appliquent pas.) C'est pour cela qu’il suscite de plus en plus de mouvements de
rejet, partout dans le monde.
Changement à effet de levier
Face à ce changement, nos gouvernants ont réagi par la
révolution culturelle. Les noyaux durs de M.Balladur voulaient un capitalisme à
l’allemande. Mme Aubry et ses 35h en appelaient au rite des acquis sociaux.
M.Sarkozy désirait probablement imposer le modèle anglo-saxon, victorieux, par
la méthode Thatcher. Maintenant on rêve du Mittlestand allemand.
Mais avaient-ils bien compris les Chinois ? Les Chinois
combattent l’influence étrangère, incompatible avec leur culture, en s’appuyant
sur cette dernière, mais en utilisant les armes de la première. (Avec plus ou
moins de bonheur.)
C’est une forme d’effet de levier systémique. Faire le
contraire de ce que nous faisons. Autrement dit, cesser d’avoir honte d’être
français. C’est ainsi que l’on retrouvera la motivation et les ressources de se
remettre en piste.
Paix perpétuelle
Ce n’est pas un appel au nationalisme.
Pour bien utiliser nos forces, nous devons comprendre les règles du jeu mondial.
C’est ce que l’Allemagne de la seconde guerre mondiale n’a pas réussi. Elle a
voulu imposer sa culture au monde. Ou, du moins, lui faire une place de choix,
par la force. (D’ailleurs, était-ce sa culture, ou une
culture fantasmée ?)
Il ne faut pas s’arrêter là. Le rejet du modèle anglo-saxon,
confondu avec celui de l’Occident, est lourd de conflits et de repli identitaire. Pour
éviter un âge des ténèbres, il faut, probablement, en appeler à la
paix perpétuelle de Kant. C'est-à-dire, faire un monde où l’on ne cherche
pas à détruire ce qui est différent, mais à s’en enrichir. Pour cela, il faut
peut-être arriver à une forme de dialogue entre cultures, en étayant celles qui
ont le dessous, et en endiguant les autres.
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