Notre ancien gouvernement aurait-il voulu en faire un
bagne ? On y aurait abandonné les étudiants aux mains de réprouvés (=
mauvais chercheurs), condamnés à faire deux fois plus de cours qu’aujourd’hui. C’aurait
été une partie d’un plan d’économie drastique avec réduction des postes (à
élèves constants) et fusion d’universités non fusionnables. Et tout ceci mené
en force, sans prise en compte des réalités pratiques, ou des lois de la
physique.
La recherche devait devenir excellente. Elle aurait, elle
aussi, été restructurée, encadrée par allocation de crédit et orientée vers ce
qui compte vraiment pour l’avenir de l’humanité : le classement de
Shanghai et les besoins de l’économie.
Les universitaires ont peut être été malmenés, ce n’est pas
pour autant qu’ils seraient des victimes. Car leur comportement ne serait pas très
reluisant. L’université serait un monde de réseaux, non de mérite, qui, bien
loin de ses nobles sentiments progressistes, serait incapable d’apporter une
« éducation »
à l’étudiant, en perdition. La bien pensance y aurait atteint les sommets du
« terrorisme intellectuel ».
Et maintenant ? Le gouvernement aurait confié le dossier
à une politique... Magouilles as usual ?
Un gouvernement
méthodique
J'ai dit que N. Sarkozy était un apprenti sorcier
du changement. J’ai eu tort. Tout ceci ressortit à une méthodologie de conduite
du changement bien connue. Patrick Le Galès la décrit en ce qui concerne la
réforme des
régions. C’est ainsi que Mme Thatcher a transformé l’Angleterre, ses
syndicats, ses collectivités locales, et son tissu économique peu compétitif. Cela ressemble aussi à ce que je comprends de la méthode France Télécom.
Cette technique a une double particularité. 1) C'est un moyen de démolition, non de changement. 2) Elle procède par enfermement de l'ennemi, en lui coupant les vivres. Se produit alors un effet curieux, quasiment auto-réalisateur : les misérables s’entretuent.
Cette technique a une double particularité. 1) C'est un moyen de démolition, non de changement. 2) Elle procède par enfermement de l'ennemi, en lui coupant les vivres. Se produit alors un effet curieux, quasiment auto-réalisateur : les misérables s’entretuent.
Thatchérisme honteux ?
J’en arrive à une conclusion surprenante. Il y aurait eu un
projet, dans certains cercles de pouvoir, de détruire, et non de réformer, une
partie du pays. Nous avons été gouvernés par la haine. Malheureusement, dirait
Machiavel, la haine n’est pas efficace. Les réformes Thatcher ont montré que la
destruction n’est pas créatrice : une partie de l’Angleterre est devenue
un désert économique, et on peut s’interroger sur la pérennité de ce qui semble
avoir prospéré. L’Angleterre a liquidé son héritage, elle ne l’a pas régénéré.
Mais, Mme Thatcher a eu un mérite, et il est immense. Elle a
eu du courage. Elle a dit clairement ce qu’elle allait faire. Chez nous, le
projet a été tenu secret. Serions-nous un peuple de lâches ? Et c’est peut être là qu’est
le plus inquiétant. Il n’y a pas eu en France, comme en Angleterre de grève des
mineurs. Ceux qui semblaient avoir tout à perdre de ces réformes n’ont pas
protesté. Pourquoi ? Et si c’était parce que la France n’est que petites
magouilles ? Et que faire trop de bruit aurait menacé de les dévoiler ?
Syndrome DSK ?
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