L’anecdote me semble révélatrice de ce qu’est un consultant en stratégie. En quoi tient la nature de son efficacité. Et donc comment l’utiliser à bon escient :
Son action est purement destructrice, désorganisatrice. Pour ne pas être disloquée, l’organisation doit réagir, devenir intelligente, sortir de son état végétatif. C’est une forme d’électrochoc.
Pas mal de faits corroborent cette idée. L’ami qui m’a mis en contact avec le dit consultant est lui-même un ancien consultant en stratégie. Depuis, il est devenu redresseur d’entreprises. Or, son action a un double effet : il transforme effectivement, brutalement, les entreprises et les organisations dont il s’occupe, mais il se fait aussi, systématiquement, éjecter. Un autre souvenir : un grand patron ancien haut consultant disant à l’un de mes associés de l’époque qu’être consultant c’est « déstabiliser » son client.
On retrouve ici une idée qu’ont eue les philosophes grecs, et Heidegger, en particulier : l’homme confronté au néant découvre ce qu’est la réalité de son être. Mieux, peut-être, l’être a besoin du néant pour s’inventer.
On retrouve aussi une idée que m’a donnée une étude sur l’évolution du génome. L’individualisme / parasitisme est le moteur de l’innovation. Il force l’être complexe à se transformer pour parer une agression qui menace de le détruire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire