jeudi 28 mars 2019

Humanisme et technocratie

On réclame un "nouvel humanisme". De quoi parle-t-on ?

L'humanisme, c'est placer l'homme au coeur des préoccupations de la société. N'y était-il donc pas ? 68 ne fut-il pas l'avénement d'un individualisme ? Alors, peut-être, société de consommation ? Matérialisme ? Non : artificiel.

Nous ne sommes pas une démocratie, mais une technocratie. La technocratie, c'est le règne du diplômé. Le diplômé ne connaît rien de la vie. Son esprit s'est constitué dans un univers abstrait. Comme il est aux commandes des Etats, des entreprises et des banques, il leur applique ses utopies. Et il en résulte une succession de crises. Le contraire de l'humanisme, c'est le nihilisme. C'est l'amour du néant. C'est l'aliénation de l'esprit humain par l'abstraction.

(Le phénomène de la bureaucratie a été étudié par Robert Merton. Il avait appelé son mal "displacement of goals". Le bureaucrate ne comprend pas la mission de la bureaucratie. Il la remplace par quelque chose qu'il a inventé.)