"Les peuples qui nient leur passé sont condamnés à le revivre" (Churchill).
L'écriture de mon premier livre, il y a près de 18 ans, m'a amené à me plonger dans toute une littérature, scientifique ou non. J'ai eu la surprise de découvrir à quel point nous nions le passé. Par exemple, tout le débat sur le libéralisme d'avant guerre, on ne parlait que de ça, est totalement inconnu. Il en est de même de la science des systèmes, ou de la complexité, qui fut l'alpha et l'omega de l'après guerre, et même La science, et surtout, la cause de la prospérité moderne. Quant aux sciences du changement, tout se passe comme si personne n'en avait parlé, alors que c'est une des préoccupations principales de l'humanité. Ce qui est plus ennuyeux est que la société moderne est issue de décisions, rarement heureuses, dont on a effacé la trace.
Phénomène mystérieux. Certains n'ont pas envie que le passé soit connu, certainement. Mais surtout, il semble que l'écrasante majorité de la population ne soit pas curieuse. Effort intellectuel trop grand ? Avons-nous été abrutis (cf. les thèses d'Hannah Arendt) ?... Mystère.