La machine à lire les pensées dit que nos pensées ou nos paroles ne comptent pas, ce qui est important est ce que l'on est. Voilà qui paraîtra hautement suspect à nos censeurs modernes.
Le peseur d'âmes est d'abord une théorie surprenante. Et si l'élan vital de Bergson pouvait être transformé en matière, selon une formule à la Einstein ? Et si cet élan vital n'était rien d'autre que l'âme ? Et si l'âme, une fois sa mission remplie, se dissolvait dans l'univers ? A moins qu'elle ne se conserve quelques-temps et puisse se mélanger à une autre âme amicale : ne serait-ce pas le vrai bonheur ? Histoire vraie ! Une émission de France Culture racontait la vie d'André Maurois, lundi 17. Heureux hasard. J'ai compris que l'histoire du peseur d'âmes était celle de son auteur. Curieusement, ce qui paraît un élégant exercice de style, quelque peu gratuit, parle d'un drame dont André Maurois ne s'est peut-être jamais relevé. L'humour est l'élégance du désespoir ?
Voyage au pays des Articoles. Dans une île, des "Béotiens" nourrissent une aristocratie d'artistes (Articoles), qui vivent dans un monde artificiel, et n'ont plus aucune idée créative ! Si bien qu'ils doivent importer des étrangers pour stimuler leurs pensées, et qu'ils sont enfermés lorsqu'ils découvrent que la réalité a plus de prix que leur paradis. André Maurois aurait-il anticipé la domination de nos intellectuels, aristocratie de la culture (et de la contre-culture) ? L'art, opium du peuple, et "l'artiste", son parasite ?
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