jeudi 3 mai 2012

Sarkozy et Blair, PDG

J’entendais dire par France Culture, avant-hier matin, que MM.Sarkozy et Blair avaient beaucoup de choses en commun.

Tous les deux auraient été vus par leurs partis respectifs comme de vilains petits canards: des êtres effroyablement mal élevés, mais des maux nécessaires. Et tous les deux ont construit leur aura sur la fréquentation des people (allant jusqu’à en épouser un pour M.Sarkozy).

Je crois surtout que tous les deux se sont crus des patrons de multinationales. (« M.Blair suggère que le travail d’un dirigeant moderne ressemble à celui du PDG d’une multinationale »).

On ne se rend pas compte à quel point le métier de grand patron a changé. Fini le dirigeant besogneux marié à son entreprise, Alfred Sloan ou Marcel Dassault. Le leader moderne est une vedette du show biz, qui passe sa vie dans un avion, allant de palace en palace, gagnant des fortunes, épousant des stars. Son art est celui du verbe, auquel il doit son ascension sociale. Il ne crée rien, il gère. Pas besoin de travailler : croissance externe (achats de sociétés) et réduction de coûts (essentiellement par licenciements) sont son alpha et son oméga.

Ce sont des compétences d'homme politique, mais pour un salaire infiniment plus élevé !

Mais ça a surtout une conséquence que peu de gens perçoivent. Les PDG de multinationales sont des mercenaires qui ne sont liés à aucune entreprise, et qui forment une confrérie. À ce niveau, les nationalités ne comptent plus. Autrement dit nos gouvernants se rêvent apatrides… 

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