mercredi 20 juin 2018

Changer la France

Tocqueville a deux idées.
  1. La France devient démocratique. Il part aux USA pour comprendre ce que cela signifie. 
  2. Mais, il constate que la Révolution n'a pas changé la France. Elle a conservé la structure (centralisée et technocratique) de l'Etat royal, et a remplacé le noble par le bourgeois. 
(Entendu ainsi, il est possible que la Révolution ait marqué un changement dans la façon dont les sociétés se percevaient. Jusque-là chaque classe de la population se trouvait bien là où elle était ? La Révolution est déclenchée par une classe qui veut la place d'une autre ? Du coup, cela aurait créé notre façon actuelle de voir l'histoire. Là où il y avait une société en équilibre, nous percevons des exploiteurs et des exploités.)

Tocqueville explique peut-être nos dysfonctionnements congénitaux. Notre système éducatif prétend reconnaître les mérites, fixes, que nous possédons dès la naissance, et nous placer dans la société là où nous devons être. En théorie cela produit une société d'incompétents. En pratique, une telle société n'est pas viable. Chacun doit mettre du sien pour que l'édifice ne sombre pas. Mais c'est douloureux. En outre, nous avons toujours le regard braqué vers le passé. Notre âge d'or est celui de Louis XIV. Paradoxalement nous entretenons des châteaux que la noblesse aurait rasés si elle était restée aux affaires.

Et si l'on brûlait les châteaux ? Et si l'on en revenait au projet de Tocqueville ? A quoi ressemblerait une société réellement démocratique ? Peut-être pas aux USA, M. Tocqueville. Car les USA ont conservé les traits culturels présents en Angleterre depuis le Moyen-âge. C'est à dire une haute société de privilégiés, réellement démocratique, et une masse de prolétaires incultes. C'est Athènes. Plus à l'Europe du nord. Dans une telle société, aucun poste n'est glorieux, la notion d'inspecteur des finances est inconcevable. Quant à la formation des enfants, elle obéirait probablement aux principes du juste à temps. A quelques exceptions près, on spécialise l'individu le plus tard possible. On lui donne des connaissances générales, qui lui permettent de s'adapter rapidement aux besoins du moment. C'est, probablement, le principe de la flexisécurité danoise.

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