J'ai retenu une leçon du temps où je faisais des études de marché. Les mots n'ont aucun sens. Ou, plutôt, ils ont le sens, imprévisible, que leur donne la "foule".
Il n'y a probablement que certaines personnes qui croient que les dictionnaires définissent les mots. En réalité le sens du mot résulte d'une association. Et cette association dépend des circonstances. Par exemple, dans une étude, j'ai découvert que le mot "vendeur" était entendu comme "voleur".
Il y a aussi des sortes d'incompatibilité. Par exemple, un organisme financier voulait associer des assurances à ses prêts. Ce qui ne suscitait aucune intention d'achat, car le marché estimait incompatibles les mots "banque" et "assurance". En revanche, une fois que le produit a été baptisé "prêt coup dur", le marché a estimé que c'était ce qu'il lui fallait et que l'organisme financier avait la légitimité de proposer un tel prêt.
Un autre exemple : changement, le thème de ce blog. Je ne sais pas ce qui est entendu par "changement". Il semble que, pour beaucoup de gens, changement soit associé à "suicide" (cf. France Télécom). Mais il est aussi possible, au moins à une époque, que changement ait signifié, pour d'autres, "grand soir" : tout ce dont nous avons toujours rêvé va survenir. Le changement c'est maintenant.
Finalement, cela produit des dialogues de sourds. Par exemple lorsque le changement "grand soir" rencontre le changement "suicide".
(Pour moi, changement n'est pas un résultat, mais un phénomène physique, qui se décrit, afin de trouver les moyens d'en faire ce qui nous est favorable.)
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