Nos « intellectuels » modernes donnent l’impression de préférer l’aristocrate, par exemple Sade, au révolutionnaire. Voici ce que me répond un éminent universitaire :
"je crois que le paradoxe vient de Marx lui-même, qui reprochait à la classe bourgeoise d'avoir sous prétexte de révolution libératrice usurpé le pouvoir auparavant détenu par la royauté et l'aristocratie, tout en prétendant avoir établi l'égalité. Au moins sous l'Ancien Régime la conscience de classe existait et tout le monde savait à quel rang de la société il appartenait. La bourgeoisie ayant pris le pouvoir, mystifie les prolétaires en leur faisant croire qu'il n'y a plus de classes. C'est pourquoi les marxistes se chargent, par une pédagogie lourdement insistante, à inculquer la conscience de classe à ceux qui ne l'ont pas. Il flotte chez Marx une certaine nostalgie de l'aristocratie, dont la nomenclatura soviétique constituait une caricature."
Et si l'a priori d'une société de classes nous montait tous les uns contre les autres ?
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