Lundi matin, je profite d'un rendez-vous téléphonique raccourci, pour faire des courses. J'ai l'habitude de faire mes achats en horaires décalés, les magasins sont vides. Pas cette fois. Après coup, j'ai compris que beaucoup de gens avaient été mis à pied par le virus, et qu'ils accumulaient des vivres pour faire face à la période de confinement qui s'annonce.
L'épidémie est un moment systémique. Il nous révèle à quel point nous pensons tous la même chose au même moment. De même, les grévistes d'hier sont les héros d'aujourd'hui. Ils doivent cela à la rationalité de notre société qui joue à plein l'effet d'échelle pour réduire ses coûts, et gagner en productivité. Nous concentrons nos malades, nos personnes âgées, notre nourriture, nos avions... à certains endroits, et ce sont eux que le virus utilise pour se propager. Voilà aussi pourquoi le confinement est un temps béni pour le cyber pirate : beaucoup de gens vont travailler de chez eux, avec des systèmes d'information moins bien protégés que ceux de leurs entreprises.
L'épidémie est une apothéose pour le vénérable Edgar Morin. Elle montre les dangers de ce qu'il appelle notre "pensée simplifiante". La nature demande une "pensée complexe". Une organisation résiliente doit être un peu, beaucoup ?, désorganisée.
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