"Changement de logiciel", un terme élégant qu'aime notre élite pour qui le "logiciel" est une abstraction au même titre qu'une vache. Eh bien, il est possible que nous soyons en passe de changer de logiciel.
On a dit : le développement économique est une question d’individu ; la contrainte sociale s’y oppose. On découvre maintenant que c’est l’environnement immédiat de l’entreprise qui en fait, éventuellement, un champion. Et ce sont les exigences humaines qui forcent l’entreprise à se surpasser, à innover, et à s’enrichir. C’est ce que l’on appelle la « création de valeur ».
Bien entendu, certains réussissent mieux que d’autres. Mais le génie de l'individu a besoin d’un substrat. Au tournant du vingtième siècle, l’innovateur français inventait des automobiles ou des avions, puis, après guerre, Bouygues a reconstruit la France, Dassault Systèmes, le seul éditeur de logiciel qui compte, est un ancien service de Dassault Aviation, Free est sorti du Minitel… Deux très grandes fortunes françaises sont construites sur les marques de luxe françaises. Chaque pays a ses spécialités, fruit d’une très longue histoire, et elles attirent ses entrepreneurs en puissance. La Silicon Valley ou Hollywood ne se sont pas faits en un jour. Il en est de même en sport, d’ailleurs.
Voilà pourquoi l'individualiste exige la « déréglementation » : seul, il est incapable de franchir le moindre obstacle. Au contraire, non seulement rien n’arrête l’équipe, mais encore le parcours du combattant que lui impose la vie dont rêve la société stimule son intellect. Elle innove, elle crée « de la valeur », et c’est ce qui fait sa fortune.
Et le changement de logiciel, comment s'appelle-t-il ? Du néolibéralisme au néosolidarisme ?
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