Hasard d'une bibliothèque. Préjugé peu favorable. André Gide fut une vache sacrée, une lecture quasi obligée à l'époque de mes parents. En outre, j'aime peu le style et les histoires des romans de ce temps.
Le premier contact renforce ce sentiment désagréable. Roman court, histoire sans grand contenu. Des personnages, de la haute société, qui ne sont plus de notre époque. Un jeune rentier connaît un moment Nitzschéen. Son éducation l'avait tenu dans un carcan. Il a la révélation des nourritures terrestres. Mais, c'est un faible. Il demande à ses amis de le sortir de la déchéance morale dans laquelle un moment de folie l'a conduit. En attendant, il aura provoqué la mort de son épouse.
Après coup, je me suis demandé s'il n'y avait pas une autre façon de lire L'immoraliste. La confession d'un homme, Gide, qui se découvre, et qui découvre sa nature. Une histoire "en train de se faire". Et un auteur qui demande l'avis du lecteur : certes, j'enfreins la morale, mais suis-je réellement un sale type ? N'y a-t-il pas un moyen de réconcilier nature et morale ? Du coup, ce que je trouve sec et sans contenu pourrait, au contraire, être pudeur et élégance.
Peut-être, surtout, est-il dangereux d'appliquer à un auteur l'idée que l'on a fini par se faire de lui. C'est, au contraire, un être humain qui avance dans l'inconnu.
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