L’erreur ? Le monde n’a eu qu’une préoccupation : l’économie. Aujourd’hui, elle se fissure sous les coups de boutoir du social. Elle a besoin d’être tenue par les piliers environnementaux et sociaux. Le salut ne peut passer que par « un grand basculement », une « remondialisation » qui transforme la logique de nos modèles de développement. Il faut renverser l’assiette des impôts, du travail vers les ressources naturelles. Il faut « redistribuer », des gagnants vers les perdants, mais à l’échelle du monde. Ce qui signifie pour certains (la Chine) passer de l’investissement productif à la solidarité sociale et pour d’autres, sortir du modèle néocolonialiste d’aide aux pays pauvres. D’où, aussi, nécessité d’une gouvernance mondiale renforcée à laquelle doivent participer les pays émergents.
En fait, l’histoire se répète. Le 19ème siècle a connu la même arrivée massive de main d’œuvre. C’est alors qu’ont été inventés les régimes sociaux, pour désamorcer cette bombe sociale. Mais le changement sera difficile. Nos gouvernants s’agitent dans un mouvement brownien local, court-termiste et populiste. D’ailleurs, les élites mondiales profitent magnifiquement de la situation. Elles ont tout intérêt à la pousser à l’absurde.
Le nom de notre avenir ? « Les trente soucieuses. »
Voilà ce que j’ai retenu d’une présentation par Olivier Ray de son livre, coécrit avec Jean-Michel Sévérino, Le grand basculement : la question sociale à l’échelle mondiale, chez Odile Jacob. Il était l’invité de L’association nationale des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion (DFCG).
Compléments :
- Paul Krugman, inégalités et blocage du changement : Inégalités et crises.
- L'avènement du solidarisme à la fin du 19ème siècle : La pensée solidariste.
- L'apocalypse pour 2030 : le Club de Rome avait-il raison ?
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