lundi 28 février 2022

Innovation au 21eme siècle

De mon temps on innovait à l'intérieur de l'entreprise. Maintenant, c'est l'affaire des start up. Qu'est-ce que cela change ? 

Innover est avant tout une affaire d'équipe. Il faut combiner des talents. Cela est naturel et facile à l'intérieur d'une entreprise, mais pas à l'extérieur. D'autant que la start up n'a pas d'argent, or, elle doit tout acheter...

Mais la start up a des avantages, qui ont fait son succès. C'est que la bourse ne comprend rien à l'innovation interne. Elle la confond avec un coût. Donc, la grande entreprise et ses dirigeants, salariés à stock options, ont tout intérêt à ne pas innover. Et ce, d'autant que les start up sont devenues des objets de spéculation. Les virtuoses du beau discours vivent, sans gagner d'argent, pendant très longtemps. 

Seulement, ce sont des objets extraordinairement inefficaces. L'argent de la spéculation donne bien peu de résultats tangibles.

On essaie de compenser cette inefficacité par des moyens essentiellement publics : en les faisant profiter de la recherche universitaire, où en les installant dans des accélérateurs. Seulement, ces accélérateurs sont faits d'entreprises qui se ressemblent. 

Une solution intermédiaire est le "business cluster". C'est un écosystème, qui a la richesse de compétences de l'intérieur d'une grande entreprise, mais qui est constitué d'entreprises. Cela marche ou ne marche pas selon la nature des liens qui se tissent entre entreprises. Paradoxalement, elles ne doivent pas avoir de secret les unes pour les autres. Et leurs dirigeants doivent avoir suffisamment d'énergie pour monter sans arrêt de nouvelles coalitions. 

La morale de cette histoire est que ce n'est pas la raison ou l'efficacité qui dirige l'économie, ou la société, mais l'air du temps. Il est probable que l'individualisme moderne est incompatible avec l'innovation à l'ancienne mode. Et qu'il a fallu compenser l'inefficacité du modèle économique qui en résulte. 

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