samedi 12 février 2022

Noir et créole

On parlait de la compagne de Man Ray comme d'une "noire". Or, c'était une Gouadeloupéenne. 

Dans ma jeunesse, les Gouadeloupéens n'étaient pas des "noirs", mais des créoles. (Pour mon dictionnaire, vieux ?, le créole était un Français qui vivait aux Antilles.) Henri Salvador, par exemple, n'était pas "noir", il n'était d'ailleurs rien du tout, sinon un chanteur qui avait un gros succès.

Les noirs étaient africains. Ceux que l'on appelait "noirs" en Amérique étaient au mieux marrons. Je ne me souviens pas avoir entendu Joséphine Baker, par exemple, être qualifiée de "noire". (Mes souvenirs flous en font une sorte de "people" qui avait eu une vie extraordinaire, et qui avait adopté un grand nombre d'enfants. Ce qui dominait la mythologie familiale, c'était l'ascenseur social...)

J'ai aussi été très surpris que l'on traite les Indiens (d'Inde) de "noirs". 

A quel moment notre définition de "noir" a-t-elle changé ? Je soupçonne que l'on a adopté les usages américains. C'est probablement le fait des nouvelles générations. D'une certaine façon, il y a assez peu de transmissions entre générations. Les jeunes prennent ce qui est dans l'air, d'où qu'il vienne ?

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