Surprenante (stupéfiante ?) étude de Patrick Artus.
Il fait une modélisation systémique de la situation du pays. En bref :
- Pour rendre possible l’égalité qu'exige notre culture, un système de redistribution extrêmement puissant existe, il est efficace, mais il asphyxie l’économie
- l’investissement nécessaire à la « transition écologique » en demandant un prélèvement sur la population et l'entreprise, à court terme, semble devoir accélérer violemment le cercle vicieux actuel.
- L'UE présente des effets pervers de type "dilemme du prisonnier".
- Le plus surprenant : le noeud du problème serait l’éducation, inadaptée. (Principe du raisonnement : faute d'employés qualifiés, les entreprises ne se développent pas, pour compenser le chômage des non qualifiés, il faut prélever sur les entreprises et les employés, ce qui affaiblit l'économie et l'entreprise...) Le décrochage aurait commencé à se faire sentir au début des années 2000.
Qu'en penser ? Au moins quelques réflexions :
- Le fait qu'il existe une sorte de thermostat de l'égalisation a été totalement ignoré jusqu'ici. Les politiques dites "libérales" qui visaient à améliorer la performance du pays ont dû faire exactement le contraire. (Ouvrir la porte d'un réfrigérateur n'abaisse pas sa température, mais augmente sa consommation d'énergie...)
- La "transition écologique", quoi que l'on en pense, est une crise sans cause immédiate, qui risque d'avoir des conséquences redoutables.
- Il est clair que notre éducation a perdu le sens des réalités, que ses résultats sont abyssaux et que cela se traduit par chômage et pénurie RH. Mais de là à en faire la cause de la crise de toute l'économie, c'est inattendu. (Cependant, ce blog cite des études similaires pour les USA.) Le plus curieux, peut-être, est que la dégradation s'est produite il y une ou deux décennies, alors que j'avais l'impression que 68 avait été le point de départ de la destruction du système.
En tout cas, cette étude donne l'impression que l'on est au bord du gouffre. Et que l'on va faire un grand pas en avant. J'ai beau constater que la crise est favorable au changement, et le répéter, la situation est préoccupante.
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