dimanche 13 février 2022

Le changement et la gauche

Pour ma génération, la gauche, c'était la lutte des classes. C'était Marx, les Misérables, Germinal, camarade... Maintenant, celui qui parle au nom du peuple est un "populiste". (Le terme n'a pas toujours eu sa connotation actuelle.)

En fait, mon étonnement ne ressortit pas tant à une question d'éthique, qu'au bon sens calculateur de l'intérêt à court terme : comment prétendre se faire élire, Mme Clinton, lorsque l'on se coupe de sa base, et d'autant d'électeurs ? 

Le changement c'est maintenant ?
France Culture consacrait à cette question une émission. Le sociologue interviewé définissait la "domination" moderne par la position que nous occupons au travail. Celui qui exécute, le "dominé" (dans sa définition mise à jour), représenterait 48% de la population. Il est plus souvent employé qu'ouvrier. La classe moyenne, dans une situation guère plus enviable, transmet les ordres, et le reste les donne. (Mais où sont les chefs d'entreprise, les indépendants, les agriculteurs et autres précaires, passablement "dominés" ?)

Paradoxalement, ce serait l'arrivée de la gauche au pouvoir qui aurait amorcé ce décalage vers la droite. A chaque élection, les promesses étaient trahies, et le mouvement s'accélérait. La gauche est dominée par des diplômés méprisants. Pour eux, nous sommes "la France moche". 

Qu'en penser ? Je me souviens d'une dame du seizième qui me disait, en 81, que les ministres de gauche étaient inquiétants car ils n'avaient pas fait d'études. C'est tout le contraire aujourd'hui. 

La classe des (hauts) diplômés a pris le pouvoir et, comme l'aristocratie, elle agit selon ses intérêts ? Cette classe a redéfini ce que "gauche" signifiait ? La gauche ayant "le monopole du coeur", pourquoi devrait-elle avoir des scrupules ?

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