mardi 4 novembre 2008

Chinois : copieur et fier de l’être

Cyrille J.-D. Javary dans Le Discours de la Tortue (Albin Michel, 2003) dit la chose suivante :
Idéalement, les inventeurs chinois ne font que recopier la nature pour reproduire sa puissance vitale. Les artistes eux-mêmes ne sont pas des créateurs, mais des recréateurs. Ils ne cherchent pas à faire une offre personnelle, mais à agencer des signes connus selon des codes préétablis.
Et auparavant
Qu’importe, en Chine, l’authenticité d’un objet, si la reproduction qu’on en a faite est dotée du même pouvoir d’évocation.
On y apprend aussi que « Un signe chinois fait plus que représenter la réalité, il a la vocation à la rendre présente. » et que la Chine, contrairement a nos traditions, n’a pas de dieux créateurs, et de légende de création. Voilà qui explique les difficultés des Chinois à respecter les brevets occidentaux ? Ce ne sont pas des escrocs, mais la notion d’invention n’est pas dans leur culture. Qui est bien différente de la nôtre :
  • L’Occident est allé jusqu’à croire qu’avant lui la nature ne valait rien, qu’il lui apporte, par son génie, tout ce qu’elle a de beau (Droit naturel et histoire). Toute notre économie est là dedans : le PIB est une évaluation annuelle de la création humaine. C’est aussi pourquoi, probablement, nous prétendons prendre des brevets sur le vivant. Tout ce que nous voyons nous appartient.
  • Le Chinois ancien semblait penser que la nature préexistait à l’homme, et que l’art de ce dernier est de reproduire, de comprendre, aussi bien que possible cette nature.

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