jeudi 13 novembre 2008

Discrimination positive : solution à un problème mal posé

J’entends que l’on montre l’élection de Barak Obama en exemple, et que l’on aimerait qu’il y ait plus de représentants de minorités parmi l’élite dirigeante et politique. Des mesures sont réclamées.

Paradoxe. Barak Obama n’a fait l’objet d’aucune discrimination positive, nulle part dans sa vie. Il a fait de brillantes études, parce qu’il était un élève exceptionnel… Et il a été élu, parce qu’il était un candidat exceptionnel. Mauvais argument. Ce qui ne veut pas dire que les minorités n’aient pas besoin d’un coup de pouce. Comment s’y prendre ? Par quota ?

Le quota est une mauvaise solution, parce qu’il déshabille Pierre pour habiller Paul.
La majorité n’est pas homogène. Elle est faite d’une petite élite qui s’auto entretient, et d’une majorité dont la situation est mal assurée. Comme le montre l’exemple américain, c’est cette dernière qui fait les frais de la discrimination positive. Son horizon étant bouché, elle réagit en rejetant ceux qu’à tort elle voit comme la cause des ses maux (les minorités). Et elle tend à aller vers les partis politiques qui semblent l’écouter. Ce sont généralement les partis extrêmes. Le parti communiste a ainsi longtemps été le parti des « mal lotis », c'est-à-dire de petits capitalistes mécontents de leur sort.

Paradoxalement, ce sentiment de société inégalitaire est récent. J’ai passé ma lointaine jeunesse dans le 95. Ma classe de terminale était issue de 3ème génération d’immigrés, ou de 2ème génération de provinciaux venus à Paris (comme les immigrés, le Français était la seconde langue de leurs grands parents). Il y avait des élèves d’origine maghrébine et africaine, et ils étaient promis à des études brillantes. J’avais l’impression que le succès scolaire effaçait la différence. De même qu’aujourd’hui Carlos Ghosn est perçu comme un X-Mines non comme un Libanais.

Ce modèle d’ascenseur social a été démantelé, bien que ses résultats aient été infiniment plus justes que ceux de notre système actuel, les moyens qu’il employait ont été jugés injustes. Il n’est pas possible de le remettre en marche.

Quoi faire ? Poser le problème avant de lui trouver une solution. Ce n’est pas un problème de minorité, mais d’élite. Celle-ci ne se renouvelle plus. Elle s’appauvrit intellectuellement. Elle gère mal le pays, auquel elle ne se sent plus redevable. Et elle bouche tout espoir d’évolution au reste de la population. Elle se donne bonne conscience en offrant ce qui appartient à d’autres pour réparer les injustices les plus criantes (phénomène « Bobo »).

Complément :

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